Invitation au voyage

Cette fois-ci nos collaboratrices ont la parole, voici un texte de Maud, une Espiegle qui adore voyager !

Le Cap Horn

Partir…
Larguer les amarres.
Petit paquetage, strict minimum, se séparer des liens matériels d’abord.
Couper avec les petites habitudes ensuite.
Se lancer… juste une petite marche à franchir, puis l’Aventure.
Quand l’avion vous a déposé, que les premiers pas en terre inconnue sont effectués, que les écoutilles s’ouvrent petit à petit, que de bonheur ! Rencontres, échanges, relations vraies, yeux grands ouverts, cœurs neufs, soif de partage, curiosité, sens en éveil.

C’est un nettoyage en profondeur de nos habitudes de fonctionnement qui est en marche : quelle légèreté !! Ca vient vite et on s’y fait très bien ! La vraie vie en quelque sorte. On est vraiment présents à nous même et aux autres, fini le stress ! On revient les yeux pleins d’images, le cœur plein d’émotions, la tête aérée, comme après un grand courant d’air ! L’important, au retour, est de garder cet état d’esprit, le cœur pur, et de ne pas se laisser à nouveau salir par les habitudes, garder cette légèreté, ce bon-vivre.


Mais malgré toute la bonne volonté du monde, le quotidien a vite fait de nous rattraper et de nous ré-enfermer dans les petits tracas de rien du tout qui nous pompent toute notre énergie. Le train train tue la spontanéité, referme la bulle que le voyage a fait éclater Je vous parle de ça car ça m’est arrivé récemment, et à mon retour, j’ai été frappée
par le manque d’échange ici, par la propension qu’ont les gens à vivre côte à côte sans aucun contact de quelque nature qu’il soit, verbal, visuel, physique… Une vraie société de sauvages finalement, ou l’autre est considéré comme une gêne plus que comme un égal. Sauvage est un peu fort comme terme, disons que les gens sont plus préoccupés par leurs soucis que par les gens qui les entourent.


Disons également que l’échange est devenu beaucoup moins naturel. Mais dans mes réflexions, je me disais aussi que rien n’est une fatalité, et que ce dont je me plaignais, je devais également le cautionner par mon comportement. Si les gens n’entrent pas en contact, c’est peut-être aussi parce qu’ils n’osent pas, ou qu’ils n’ont plus l’habitude… De toujours attendre que l’autre fasse le premier pas n’est pas la meilleure attitude ; je suis actrice de se qui se passe autour de moi, et ça marche !! En moins d’une semaine, je suis allée prendre le thé chez mon voisin de pallier, et
j’ai discuté avec pleins de gens différents à chaque fois que j’ai pris les transports en commun. Bon, évidemment, c’est moins exotique qu’à l’autre bout du monde, mais ça reste à chaque fois intéressant. Pourvu que ça dure ! Et non, je vous rassure, je ne vais pas non plus me transformer en boulet insupportable qui saute sur quiconque
aura le malheur de m’approcher pour entamer une discussion.
J’en profite pour saluer au passage le concept «Calins gratuits», une équipe que j’ai croisée l’autre jour dans la rue, avec leurs pancartes, c’était rigolo… mais il reste encore un sacré bout de chemin à faire afin de combattre le sentiment de méfiance qui pointe direct le bout de son nez dès qu’une tentative d’approche est amorcée…

Maud et son beau platre...

Texte de MAUD 🙂

Pour la petite histoire, Maud et son chéri sont partis faire un grand voyage en amoureux (le Cap Horn, Ushuaia et l’Amérique del Suuuur), mais une glissade plus loin, un péroné tibia cassé plus tard, retour maison en première classe ! La classe !

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